Une nouvelle planète habitable

Publié le par Heidi

Illustration de la planète découverte par une équipe d'astronomes français, suisses et portugais autour de l'étoile Gliese 581.European Southern Observatory/AP

Merci à Et-Fée qui a donné l'info à ma maman !

Gliese 581 serait une planète (à 20 années lumière) habitable qui pourrait contenir un océan d'eau liquide, la suite ici ou là :

Pour la première fois, une planète habitable a été détectée hors du système solaire. Gliese 581, située à 20,5 années-lumière de chez nous, est une planète capable d'abriter une vie extraterrestre. Davantage d'informations dans notre temps fort de ce mercredi.

Sur cette planète, il doit faire bon vivre, puisque la température y est comprise entre 0 et 40ºC. » L'astre évoqué par l'astrophysicien genevois Michel Mayor n'est pas la Terre. Il a pourtant une température analogue, une composition très probablement similaire et une masse à peine cinq fois plus importante. Soit toutes les conditions pour, qui sait, héberger la vie. Mais il se trouve à 20,5 années-lumière d'ici.

Pour la première fois, une équipe internationale emmenée par des astronomes de l'Observatoire de Genève, a débusqué un système planétaire incluant une planète de type « super-Terre » qui serait habitable ! Avec ce nouveau trophée, décrit dans la revue Astronomy&Astrophysics, la traque aux exoplanètes place un nouveau jalon.

Depuis 1995, 227 de ces planètes orbitant autour d'une étoile autre que notre Soleil ont été repérées. La plupart sont des géantes gazeuses, comme Jupiter. Les astrophysiciens ont même mis au jour 21 systèmes multiplanétaires. Mais leur objectif principal est de détecter des astres dont la descrïption s'approche de celle de la Terre. C'est pourquoi ils pointent en priorité leurs télescopes vers des naines rouges. Ces vieilles étoiles étant peu massives et peu lumineuses, les exoplanètes orbitant autour d'elles sont plus facilement détectables. Les naines rouges sont très nombreuses dans notre Galaxie : sur les cent étoiles les plus proches de la Terre, 80 font partie de cette famille.

Gliese 581, dont la masse est de moins du tiers de celle du Soleil, est l'une d'elles, située dans la constellation de la Balance. Les astrophysiciens l'ont observée avec leur télescope de l'Observatoire européen austral (ESO) à la Silla (Chili). Tirant profit du spectrographe HARPS, ils ont appliqué la technique « des vitesses radiales », qui permet de détecter indirectement la présence des exoplanètes en observant leur étoile.

A la lecture des mesures, les scientifiques savaient qu'ils avaient mis la main sur une « perle cosmique ». « Nous avons découvert une planète qui tourne en treize jours autour de Gl581, et qui est cinq fois plus massive que la Terre. Ce qui en fait l'exoplanète la plus légère jamais trouvée ! », annonce Stéphane Udry, premier auteur de l'étude. « Mais surtout cette planète se trouve dans la zone habitable, à bonne distance de son étoile, et selon les modèles de formation planétaire, peut être difficilement autre que rocheuse ou de type océan, à savoir composée d'un coeur de silicate et de glace recouvert d'eau. Exceptionnel ! », s'enflamme son collègue Michel Mayor.

Les chercheurs sont même parvenus à déterminer la température qui règne en surface. « Nous connaissons la luminosité de l'étoile qui éclaire et chauffe la planète, détaille le professeur. La température de cette dernière est alors déterminée en fonction de la lumière qu'elle renvoie vers nous. Les calculs indiquent une valeur moyenne entre 0 et 40ºC. Cette fourchette s'explique par le fait que nous ne connaissons pas exactement l'albédo de la planète, soit sa capacité à plus ou moins réfléchir la lumière. »

A sa surface, la gravité est 2,2 fois plus importante qu'ici-bas. Quant à son rayon, il vaut environ une fois et demie celui de la Terre. Mieux, à côté d'elle, les astrophysiciens ont trouvé une autre exoplanète de huit masses terrestres. Qui vient s'ajouter à un troisième astre, de la masse de Neptune, trouvé en 2005. « C'est là un mini-système solaire avec au moins trois exoplanètes », résume Michel Mayor.

Mais ce triptyque ne serait pas si passionnant s'il ne permettait pas de poser la question qui brûle toutes les lèvres : avec son « climat tempéré », cette exoplanète peut-elle abriter de la vie ? « Cela dépend de la présence ou non d'eau, répond Stéphane Udry. Cette planète s'est probablement formée en périphérie du disque d'accrétion de matière qui a généré l'étoile, puis a migré vers l'intérieur du système planétaire naissant. Si elle est née au-delà de ce qu'on appelle la limite des glaces, elle s'est formée en partie de glaces qui seraient aujourd'hui des réserves d'eau. En ajoutant au tableau une température adéquate et la présence des éléments constitutifs du vivant disséminés dans l'Univers (carbone, azote, etc.), nous avons toutes les conditions nécessaires. On ne peut pas en dire plus. Mais si la vie est quelque chose de courant dans la façon dont elle se développe, on peut se demander pourquoi il n'y en aurait pas sur cette planète... »

A l'Université de Harvard (Etats-Unis), un autre « chasseur d'exoplanètes », le professeur d'astrophysique David Charbonneau, qualifie cette découverte de « fantastique et très excitante ». Il se dit impressionné par « l'extrême précision des mesures qui a permis de détecter la faible signature de trois exoplanètes. Avec une telle finesse, il est très probable que d'autres exoplanètes similaires vont être découvertes ».

« Nous sommes désormais très confiants : trouver une vraie soeur jumelle de la Terre est à bout touchant », confirme Michel Mayor.

Concernant la présence possible de vie, David Charbonneau se veut prudent : « Nous avons là une planète dont la masse se situe entre celle de la Terre et de Neptune. Nous ne savons donc pas avec certitude si l'objet possède encore, comme cette dernière, une enveloppe de gaz qui pourrait empêcher l'évolution de la vie. »

Pour en avoir le coeur net, les chercheurs ne pourront pas se satisfaire de la méthode utilisée (vitesses radiales), qui prouve indirectement seulement l'existence des exoplanètes.

Mais déjà, de nouvelles missions dédiées à leur observation directe et à la recherche de vie extraterrestre sont en préparation. Nul doute que, dans la liste des objets à cibler en priorité, le petit monde évoluant autour de Gliese 581 sera marqué d'une grosse croix.

ça m'intrigue beaucoup !

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